COVID-19 et fabrication de masques en tissu

Masque anti-projection en tissu naturel, fait en Belgique. Prix éthique et circuit-court !

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Ceci est une action Kamikaze

Voilà 5 semaines que je m’estomaque à lire les insultes et les prix imposés des masques aux couturi.ère.er.s sur les groupes « solidaires » sur internet. Les prix des masques sont ridicules et sont complètement insuffisants pour les rémunèrer correctement.
En parallèle, des couturières en Asie hurlent à nouveau, pour être payées pendant la pandémie.
Il y a plusieurs mois, nous avons fait une étude de marcher quant au lancement de mon activité professionnelle dans le textile en circuit-court. Le constat :

  • Les consommateurs sont déconnectés du coût réel des choses et du temps de production. Ils sont habitués à des produits provenant de pays ou la main d’œuvre est sous-payée, exploitée et parfois forcée. De plus, la qualité des produits et des matières, ainsi que l’impact environnemental ne sont pas comparables aux nôtres.
  • Une majorité des jeunes créateurs qui se lancent, cassent le marcher en s’alignant sur les prix des produits importés où la main d’œuvre est fortement inférieure à la nôtre et se sous-payent. On peut craindre pour la pérennité de leur activité et leurs prix bradés donnent une illusion aux consommateurs que le fait-main, le circuit-court ou le biologique ne coûte rien… Ce qui rend difficile les ventes des créateurs qui affichent des prix viables.
  • Les taxes imposées sur créateurs et aux PME sont injustes et démesurées face à la concurrence des productions importés/délocalisées.
  • Les pouvoirs d’achats sont insuffisant pour pouvoir assumer les coûts d’une main d’œuvre Belge ou cela demande une consommation très frugale des biens; En somme, acheter moins, mais mieux. Cela n’en serait que bénéfique à l’environnement et aux porte-feuilles.

« Je ne suis pas assez riche pour acheter des choses bon marché « 

, disait le Baron Edmond de Rothschild…

Des masques anti-projection lavable en tissu

Après beaucoup de réflexion et d’hésitation (peur de me faire insulter sur internet), j’ai décidé de produire quelques masques que je vais commercialiser au coût réel, c’est à dire avec les taxes, etc. contrairement à ce qui se fait actuellement sur internet et qui me semble une aberration , une perte de tous nos acquis sociaux et une dévalorisation du travail artisanal.
Ces masques, je vais les vendre au prix plancher ; sans bénéfice: ce qui ne serait pas viable, si j’en faisais mon activité professionnelle à long terme. Je ne pourrais pas investir dans de nouvelles machines, ni matières.
L’idée ici est de sensibiliser au coût réel de la main d’œuvre Belge et d’utiliser la rémunération de ma production pour financer ma marque, tout en gardant le prix le plus accessible possible.
Si tu es couturi.er.ère professionnel.le ou que tu as une activité, je t’invite à déclarer tes ventes et à te rémunèrer correctement. Nous ne sommes pas des esclaves !

Éthique et méthodologie

Le tarif horaire minimum recommandé par la SMart pour rentrer dans ses frais (usures des machines et entretien, aiguilles, matériel de couture, loyer, etc.) se situe entre 35 et 60€ TVAC/h minimum. Ce tarif est propre à chacun, tout le monde ne doit pas assumer les même frais.
Pour faire ces masques, j’ai d’abord fais différents tests de montage en étudiant les possibilités de réduire le temps de production, tout en gardant un masque solide, lavable et résistant dans le temps. J’ai suivis les recommandations tant du SPF, des hôpitaux que d’ingénieur textile pour avoir un masque anti-projection bien conforme aux règles et efficace pour éviter la propagation du virus par les potentiels porteurs, j’ai donc pris le temps de me documenter, de prototyper et de tester les masques sur moi et mon entourage.
J’ai également sélectionné et testé les matières pour qu’il puisse également être utilisé pendant une activité sportive sans dégouliner après 5 minutes. Summer is coming…
En cherchant, j’ai réussi à réduire mon temps de production de 50 minutes à 24 minutes. Je vais continuer de réfléchir à d’autres systèmes de montage (en gardant des finitions solides) pour réduire le temps de production et rendre le masque plus accessibles aux bourses…

Écologie

Dans ma méthode de travail, je fais attention à limiter le plus possible de déchet, les éventuelles chutes serviront à du rembourrage ou seront réutilisées lorsque c’est possible. Pour limiter les chutes, on fait ce que l’on appel un plan de coupe, c’est quelque chose que j’ai appris pendant mes études et que je pratique tout le temps.
Pour le moment, je travaille avec des chutes, des fins de rouleaux, mais je commence à manquer de matière seconde main.
Toutes les matières sont naturelles (coton, lin, chanvre) et certaines chutes sont biologiques car je ne travaille plus qu’avec des tissus biologiques. Cela signifie, que tu ne respiras pas de microfibres en portant le masque (top pour préserver tes voies respiratoires 😉 ) et que ton masque est biodégradable (en dehors des coutures, j’y réfléchis).

Économie circulaire

Vous faites vivre une créatrice Belge et le savoir-faire en Belgique.
L’argent collecté va servir à financer le lancement de ma marque textile écologique en circuit-court (voir Design for Resilience ou la page Facebook) et accessoirement à manger des bons légumes de saisons produits en circuit-court et biologiques, qui feront donc vivre les artisans de la terre. 😉

« Faire payer les masques, c’est scandaleux ! »

Ok, acheter un masque cousu à la main pour quelques cacahuètes, c’est honteusement scandaleux, faisons quelque chose de ludique alors :

  1. Demandez à votre médecin ou à Sophie Wilmès de travailler gratuitement pendant la pandémie, puis on en reparle.
  2. Appliquez le prix qu’il vous semble normal pour un masque à ce qui suit, puis imaginez recevoir cette somme après 30 minutes de travail et comparez à votre salaire horaire habituel. Envoyez-moi vos impressions, est-ce toujours normal ou scandaleux de faire payer un masque 3.5€ ?
  3. Demandez au gouvernement pourquoi les milliards qu’on utilise pour faire la guerre et acheter des F-35 et leur casque assortis, ne sont pas plutôt utilisés pour payer les personnes qui font des masques et les blouses pour les hôpitaux ?

Tarif

Je vends les masques au prix plancher : c’est le prix minimum du masque, sans bénéfices sur les ventes.
Ce coût représente:
6.5% de cotisation pour la facturation et les cotisations SMart (comptabilité)
44.5% de taxes et de cotisations sociales
8% de matière
41% de main d’œuvre + amortissement des machines

Le scandale

Concrètement, en dehors de manger à ma faim et de payer mes prochains soins de santé, les ventes vont financer le lancement de ma marque :

  • Création d’une identité visuelle (Nourrir la graphiste, design du packaging de ma super éponge lavable et super solide en chanvre, logo, landing page… +-2000€
  • Déposer la marque (dont le nom est classé top secret): 850€
  • Un super site web + e-shop : XXXX€
  • Acquisition d’équipement dont une machine à tricoter: 4250€
  • Chacune des belles illustration pédagogique qu’il y aura sur mon site web, qui en plus de te faire rêver, feront vivre la graphiste de sa passion, le dessin : 150€ / dessin
  • 30kg d’une seule couleur de fil de chanvre Européen Biologique : 750€ (je te laisse imaginer le prix pour travailler en polychrome).
  • Et bien plus d’autres frais au Royaume de Belgique. ❤

Alors envie de m’aider à me lancer, de financer un projet respectueux du vivant et la terre et créer de l’emploi en Belgique ?

OK, je veux commander et participer à ce scandale !

Envoie un mail à KAMIKAZE at edpnet.be en mentionnant le nombre de masques voulu et tu recevras un devis et toutes les infos pour payer et pour entretenir ton masque.

 

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Je suis couturi.er.ère et me faire exploiter ou insulter: Ya Basta !

Ok, montes tes tarifs à un prix décent, explique-le à ton entourage et tes clients et mets cette photo en profil. Toi aussi, fais partie de cette mission suicide, fais-toi lyncher pour oser demander des revenus et deviens #KAMIKAZE !

kamikaze-2

Bon Ok, tu n’es pas obligé de faire la deuxième partie. 😉